Carnet de Bord – De Oléron au Cap Vert 26/11/22

Un petit résumé de ce qui s’est passé depuis le départ d’Oléron jusqu’à l’arrivée au Cap Vert.

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Départ et traversée du golfe de Gascogne

C’est le jour J, le grand départ au son du clairon ! La fenêtre météo n’est pas idéale mais c’est la meilleure depuis des semaines et nous ne savons pas ce qui arrive derrière. L’objectif est d’avancer au maximum avant l’arrivée d’un coup de vent de Sud-Ouest, si nous pouvons passer le cap Finistère avant tant mieux, sinon nous nous arrêterons pour attendre le passage de cette dépression. La navigation est faite d’alternance de zones de pétole que nous devons franchir au moteur pour éviter de se faire piéger par les dépressions en approche, et de zones de vent fort, nous enregistrons jusqu’à 54 nœuds sur l’anémomètre dans un grain. Les vagues sont formées (3 à 5 m) et la mer est mauvaise de travers, nous sommes bien dans le Golfe ! Après ce grain, un problème sur les barres de flèches (élément du mât) nous fait perdre quelques heures précieuses pour réparer. Nous arrivons en approche de la Corogne dans la nuit du vendredi à samedi. Un coup de vent de Sud Ouest est prévu le lendemain sur le cap Finistère, nous décidons donc de nous arrêter mais ne voulons pas arriver de nuit au port, il y a pas mal de cailloux dans la zone, et décidons de temporiser au large. Mauvais choix car nous sommes “cueuillis à froid” comme on dit par 40 nœuds de vent et une houle formée. Nous fuyons sous génois et n’arrivons pas à caper vers le port et dérivons vers les falaises, il tombe des trombes d’eau. Après un mauvais moment à passer au moteur, le jour se lève avec une légère accalmie ce qui nous permet d’envoyer la trinquette arisée (voile de plus petite surface et moins puissante que le génois). Juste à temps, le vent remonte à 40 nœuds et nous arrivons après quelques bords plutôt sportifs à la Corogne.

Les grains du golfe de Gascogne

La Corogne

Un repos salutaire qui nous permet de faire sécher nos affaires et le bateau. Nous rencontrons des camarades français avec qui nous allons à la découverte de cette ville festive ! L’endroit est très sympa avec beaucoup d’ambiance le soir dans les bars à tapas. La Galice ressemble beaucoup à la Bretagne et semble propice à la chasse sous marine et au surf ! Malheureusement pas le temps de s’en assurer, nous avons quelques bricolages à effectuer sur le bateau avant de reprendre la mer dès que possible.

La Corogne - Canaries

Après 3 jours à la Corogne, c’est reparti ! Départ de nuit le jeudi soir pour profiter du vent avant qu’il ne tombe complètement le vendredi. C’est au près que cela se passe jusqu’au cap puis plus de vent et nous passons celui-ci au moteur. Dans la houle formée, cela tape et roule beaucoup et cerise sur le gâteau nous apercevons des orques en approche sur notre position. Branle bas de combat, nous appliquons notre méthode élaborée pendant nos longues études cet été : moteur en marche arrière pour perturber leur habitudes, tangon dans l’eau martelé pour les effrayer avec un bruit inhabituel et fusil de chasse sous marine prêt pour les éloigner si ils chargent. Bien heureusement ils passent leur chemin sans s’intéresser au Scuba Libre ! OUF ! Il y avait beaucoup de dauphins et d’oiseaux sur cette zone et nous pensons que ces orques devait être en pleine chasse, d’où ce désintérêt peut être ? Tant mieux en tout cas.

 

La pétole après la baston c'est pas mal !

Nous poursuivons notre route, le vent revient mais de Sud ce qui nous contraint à faire du près encore et toujours, d’abord dans du vent moyen puis dans du vent fort. Nous recroisons des orques une deuxième fois mais de loin et changeons de direction pour éviter les problèmes. Une troisième fois, ça y est, des gros ailerons apparaissent dans notre sillage, ils sont là… Mais non ! Cette fois ci il s’agit d’un banc d’honnêtes globicéphales qui nous suivent pendant quelques minutes ! Après une nuit sportive dans de la houle et du vent fort et une fois la latitude de Lisbonne dépassée, la mer est maintenant plus clémente, c’est la croisière s’amuse ! La température grimpe nettement et le vent est passé au NE. Il est faible mais nous en profitons pour relâcher la pression et profiter du beau temps ! Baignade, pêche, séance de sport et relaxation !  Il faut quand même écoper les 40 litres d’eau d’eau qui ont atterri dans la cabine avant, et se remettre de la perte de 5Kg de pâtes et 3kg de semoule. Il nous reste encore un peu de boulot d’étanchéité !

Après la pluie ça sèche !

Vous avez dit pêche ? Pas n’importe laquelle, nous remontons une belle dorade coryphène et notre fumoir tourne à plein régime, les premiers essais sont concluants c’est délicieux et cela se conserve bien. Des Bonites (6) viennent également s’ajouter à notre cantine de bord !

Dorade corypène ramenée à la traine

Nous arrivons finalement à Las Palmas de Gran Canaria après 12 jours de mer, soit environ 100 miles par jours, c’était long ! Mais ces jours ont été mis a profit pour repousser les limites de la cuisine gastronomique en mer : polpetas, boulangerie, farandoles de poissons etc… les cuisiniers sont chauds bouillants ! Nous mouillons devant le port car la marina est pleine des bateaux qui participent au rallye de l’ARC. L’objectif de l’escale est de déposer Guillaume pour qu’il puisse prendre un avion pour le Cap Vert, sa copine Perrine l’attendant là-bas. Nous voulons également faire une petite pause pour régler nos problèmes d’étanchéité et découvrir un peu l’île.

Entre les réparations et les courses d’avitaillement, nous louons une petite voiture pour aller surfer. La houle de 3m nous interdit pas mal d’endroits et nous surfons sur les spots de las canteras et de el circa qui sont plus protégés que le reste de la côte nord. Une randonnée dans une ravine et un pique nique dans des piscines naturelles boucleront notre programme de visite aux Canaries.

Barra del alto
Sentier de baranco de azuares

Les Canaries – Cap Vert

Après un contretemps du fait d’une panne d’annexe nous hissons finalement les voiles direction le Cap Vert le samedi au matin, cela s’annonce sportif car il y a 25 à 30 nœuds de prévu et pas mal de houle au début. Les prévisions tiennent en effet leur promesses et l’état de la mer ne nous permet pas d’utiliser le pilote automatique qui n’y arrive pas dans ces conditions. Nous devons donc nous relayer à la barre les 3 premiers jours, à deux au début puis à trois quand notre équipier de choc Thib est formé sur le tas aux rodéo surfs dans 25 nœuds ! Ce n’est qu’au 4ème jour que nous pouvons remettre le pilote et profitez un peu d’une mer moins hâchée et d’un temps moins humide. Nous installons la traîne car ces eaux au large de la Mauritanie paraissent poissonneuses ! Nous croisons 3 tortues, un requin et des tempêtes de poisson volants qui échouent sur le pont la nuit.

Le spi est de sortie quand les conditions le permettent
Le pain du Scuba Libre
test poisson volant
Nous acceuillons toutes les nuits des passagers clandestins à bord, les poissons volants !

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