Carnet de Bord – Indonésie

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L’Indonésie est clairement l’une des étapes majeures de notre voyage. Conscients du potentiel incroyable de ce magnifique pays, nous avons prévu de consacrer trois mois plein à le parcourir d’Est en Ouest. Trois mois ça peut paraitre beaucoup quand on compare aux autres temps d’escales de notre voyage, mais pour un pays comme l’Indonésie c’est en fait extrêmement rapide. Pour vous donner un ordre d’idée, ce pays est constitué de plus de 18 000 iles et s’étend sur plus de 4000km de son point le plus oriental à celui le plus occidental. Ajoutez à cela la problématique météorologique et vous comprendrez bien le challenge. L’arrivée de la mousson en novembre est censée inverser le sens des vents dominants qui souffleront de l’ouest, compliquant un peu plus notre avancée. Il va falloir la jouer fine si nous voulons terminer la traversée dans les temps, tout en profitant des incroyables spots de surf, de plongée ou bien de chasse sous-marine dont cet archipel est fourbu !

Nous nous sommes beaucoup appuyé sur le Cruising Guide écrit par Andy Scott qui regroupe une quantité impressionnante d’informations sur les routes, les mouillages et les différents spots de plongée, de pêche, de surf, ou bien d’activité à terre. Ce livre a réellement été notre bible durant notre petite aventure indonésienne. Merci Andy. On recommande à fond !

Vu la longueur de cet article, je vous recommande d’utiliser la carte interactive ci dessous pour balader le long de la page et rejoindre les rubriques qui vous intéressent.

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2000 MILLES

AU PAYS DES KRETEKS

- Arrivée à Kupang -

Samedi 2 novembre 2023, 8h du matin. L’ancre du Scuba Libre tombe dans le mouillage peu fréquenté de la ville de Kupang, la capitale de l’état du Timor, après une navigation de 13 jours au départ de la Papouasie. Nous retrouvons là-bas notre ami Anders de ARM arrivé deux jours plus tôt. Il nous hèle de venir à son bord pour nous donner les dernières informations sur les démarches à suivre pour faire son entrée administrative dans le pays. Plus qu’ailleurs, l’Indonésie est un réel foutoir administratif. Chaque entité revendique son importance dans la machine globale en y allant de son document supplémentaire à faire tamponner, ou de sa visite sur le bateau. C’est une vraie chance d’avoir un bateau pilote comme ARM pour nous démêler le flux d’informations dont nous avons eu vent. Il nous explique que sans agent[1], le combat est perdu d’avance. Il faut visiter pas moins de 4 bureaux éparpillés aux quatre coins de la ville, s’adresser aux bonnes personnes, réussir à se faire comprendre, et surtout, graisser les bonnes pattes. Et oui… c’est comme ça que ça se passe ici : à coup de billets de 100 000 Rp (6€) et de paquets de kreteks (cigarettes aromatisées aux clous de girofle). Bref, les $100 d’agent valent quasiment le prix des taxis et des pourliches. Sur ces conseils nous contactons Jan qui l’a aidé à faire son entrée et qui s’occupera de la nôtre demain.

[1] l’agent est une personne locale qui propose ses services afin d’aider les nouveaux arrivants dans leurs démarches administratives. Il a généralement une voiture et connait l’ordre de visite et les adresse des différents bureaux  Il sert de traducteur. Il sait comment ravitailler en eau ou en vivre. Bref un agent c’est tres pratique mais aussi très cher !

En attendant nous bravons l’interdit en allant nous promener à terre afin d’acheter des cartes SIM et de nous dégourdir un peu les jambes. A peine arrivée nous sommes tout de suite dans le bain. Kupang, c’est le cliché de la ville Indonésienne. Ça fourmille de gens, ça grouille de scooters, ça klaxonne dans tous les sens, ça sent la kretek et le riz frit, et c’est jonché déchets sur le sol… C’est un peu violent pour nous qui n’avions plus vu de vraie ville depuis Panama City il y a plus de 6 mois, mais c’est surtout super intéressant d’être plongés de la sorte dans une culture. Et vous le verrez, l’Indonésie a aussi des tonnes de bons côtés que nous allons découvrir un peu plus tard.

Le lendemain matin nous nous réveillons aux aurores pour faire notre entrée officielle sur le sol Indonésien. Comme on nous l’avait promis, c’est une journée des plus harassantes qui nous attend. Baladés par Jan, notre agent indonésien, nous parcourons Kupang en long en large et en travers pour nous rendre un coup au bureau des douanes, puis à celui de l’immigration, puis à la quarantaine, puis de nouveau aux douanes, etc… Ce balai incessant nous fatigue et alors que nous sommes déjà irrités, se termine de la pire des manières… Au moment de se faire tamponner notre Visa, point d’orgue de toute la matinée de cavalcade, nous nous rendons compte que celui-ci ne sera valable que deux mois. Or nous avions prévu trois mois d’escale et avions fait tout notre nécessaire, des mois auparavant, en faisant une demande anticipée d’un Visa qui corrélait avec cette durée. Mais rien à faire, l’agent nous dit que la loi a changé il y a peu et que maintenant c’est deux mois. Puis il nous tourne le dos et retourne à son bureau, emportant avec lui les 100 000RP et le paquet de cigarette. Il nous faudra donc trouver une solution pour faire un aller-retour à l’extérieur du pays afin d’obtenir un nouveau visa. Mais nous verrons cela plus tard. Ce qui importe, maintenant que nous sommes en règle, c’est de refaire les provisions du bateau et de quitter Kupang pour commencer réellement notre aventure Indonésienne.

Ce qui importe aussi, c’est d’accueillir comme il se doit notre nouveau moussaillon ! Notre pote Ludovic débarque à Kupang aujourd’hui pour passer un mois et demi sur le Scuba. Plus d’un an qu’on ne l’a pas vu. Les retrouvailles sont grandiloquentes. Le lendemain nous achevons l’approvisionnement en faisant un tour au marché local qui est d’ailleurs particulièrement bien fournis. Puis vers 5h de l’après-midi nous mettons les voiles vers la petite ile Rote, distante de 80 miles vers le sud.

- Rote : l'Ile du surf -

C’est dans l’après-midi du 8 Novembre, après une vingtaine d’heure de navigation quasi uniquement au moteur, que nous arrivons sur l’ile de Rote. Nous avons choisi de mouiller juste en face du village de Nembarala, sur la côte ouest de l’ile. C’est sur cette cote que se concentre la plupart des spots de surf du coin. Et ça tombe bien car le surf est notre objectif numéro 1 de l’escale. Nous avons choisi cette destination en grande partie pour sa configuration propice aux vagues : proximité du mouillage avec les spots, niveau des vagues intermédiaire, position de l’ile très au sud, permettant de capter les houles assez faibles de la fin de saison, fréquentation assez l’imité à cette période de l’année. Bref rien n’a été laissé au hasard par Pierre notre surf-planner. Nous avons de grandes ambitions en venant ici et comptons bien trouver enfin notre El Dorado du surf.

Notre première impression est excellente. Le mouillage nous plait bien : un bon fond sableux, un joli récif a quelques mètres à peine, une bonne proximité avec le village, un paysage pittoresque avec au premier plan les spider-boats (ces bateaux de pêche traditionnel si typique de l’Indonésie) qui nous entourent et en fond une jolie plage parsemée de cocotier… et bien sur une vue imprenable sur la vague de T-Land. Elle a d’ailleurs l’aire de fonctionner au moment même où nous faisons tomber l’ancre, et nous ne pouvons pas nous empêcher d’attraper les jumelles pour observer ça en détail ; au risque de rater la manœuvre… En effet, l’écume déroule proprement vers la gauche. Quelques surfers sont à l’eau et enchainent les rides. Que de promesses alors nous venons à peine d’arriver.


La semaine qui s’en suit se déroule exactement comme nous nous le désirions. Le surf est excellent. La vague marche quotidiennement. Elle est longue, puissante mais pas trop grosse ni trop rapide. Parfait pour notre niveau que nous voyons évoluer de jour en jour. Les sessions s’enchainent au rythme de deux par jours. On se croirait dans un surf camp à bord du Scuba Libre.

Nous profitons aussi comme il se doit de la côte en allant explorer les environs au volant de scooter de location et en jouissant casi quotidiennement des warong (petit restaurant local) et bars du village. Nous faisons très vite ami-ami avec Deanno, le patron de la Villa Santai, un des hôtels de la plage. Ce pur produit de l’Australie profonde nous donne tout un tas de conseils sur la navigation en Indonésie qu’il a sillonné pendant plusieurs dizaines d’années. Et nous passons bon nombre de soirées à son comptoir, à nous délecter de ses mille et une histoires de pirate, une Bintang bien fraiche à la main. Que la vie est douce à Nemberala.

La houle retombe en fin de semaine et le spot de T-Land s’éteint. Ça tombe bien, nous cherchions une excuse pour quitter notre mouillage et aller explorer la petite ile d’Heleanak qui se situe à quelques miles à peine au sud. On nous a garanti que le spot valait le détour, tant par ses falaises découpées à la serpe que la vie aquatique qui s’y agite en dessous. On ne nous avait pas menti et nous sommes émerveillés par le lieu. La verticalité des murs de pierres blanche, débordant de promontoires, de saillis, de roches percées et de petites criques nous rappelle les calanques de Marseille. 







Sous l’eau c’est un tout autre spectacle qui s’offre à nous. Trois raies manta de trois ou quatre mètres d’envergure s’alimentent dans le courant, juste au-dessus d’une grosse patate de corail (c’est ce qu’on appelle une feeding station). Elles ne sont pas du tout dérangées par notre présence et nous restons, des heures durant, à observer leur ballet et à danser avec elles au fond de l’eau. Au retour au bateau, nous sommes tous les cinq sur un petit nuage après cette expérience si paisible et gracieuse.

Nous repartons ensuite vers Nemberala pour y faire un dernier ravitaillement. Nous récupérons aussi notre deuxième nouveau moussaillon : Laurent Mazoubit, arrivé tout droit de la Réunion, à qui nous tentons de faire le meilleur accueil qui soit malgré les trombes d’eau de la mousson qui s’abattent sur nous. Le 15/11 nous faisons nos adieux à cette petite ile de Rote, une vraie bonne surprise dont nous nous souviendrons longtemps. Nous mettons les voiles vers l’ile de Flores et son Komodo National Park qui nous fait rêver depuis si longtemps.

- Komodo et ses Dragons -

Il nous faudra 3 bonnes journées de navigation pour parcourir les 230 miles qui nous séparent de l’ile de Flores. Le vent se fait de plus en rare en cette fin de saison sèche mais en planifiant notre parcours et en faisant une petite pause sur l’ile de Savu en chemin, histoire de laisser passer une pétole nous arrivons à limiter au maximun notre usage du moteur.

Nous arrivons le soir du 19 Novembre sur l’ile de Rinca, la plus septentrionale des iles de l’archipel de Komodo. La nuit est déjà tombée lorsque le Scuba Libre, seul bateau des alentours jette l’ancre dans la baie de Lehok Uwada Dasami. Il faudra attendre demain pour apprécier la vue. La quantité impressionnante de plancton phosphorescent qui entoure le bateau  renforce encore plus l’excitation que nous ressentons à l’idée de découvrir cet endroit si sauvage.

Au petit matin nous sommes réveillés par les cris des aigles qui survolent le bateau. Les premieres tetes émergent alors de l’habitacle et découvrent les hautes falaises arides qui s’élèvent au-dessus de la baie. Se sont ensuite les petites taches, allant et venant sur la plage, qui attirent notre attention. Tristan attrappe les jumelles et se rend compte que ce sont bel et bien des varans. A peine arrivés et nous sommes déjà nez à nez avec les fameux dragons de Komodo. Quelle entrée en matière ! Nous restons trois nuits dans cette baie. La plongée est assez décevante à cause de la mauvaise visibilité, surement due un upwelling saisonnier (remontée de plancton depuis les profondeur, qui charge l’eau en particule et reduit la visibilité), mais nous passons des moments inoubliables à aller à la rencontre de ces betes d’un autre temps. Nous nous rapprochons de la plage avec l’annexe ou le paddle et restons des heures à observer les gros lézards, qui parfois nous font sentir que nous sommes entrés dans leur territoire. Le matin c’est un defilé de vie sauvage qui se joue sous nos yeux : varans, biches, cochons sauvages et même singes se baladent sur le rivage. On se sent bien dans cet écrin de vie sauvage, où même la température à bord est plus vivable grace à l’eau fraiche de la baie qui refroidit la coque, mais il faut partir. N’oublions pas que nous sommes encore des clandestins dans ce Park Naturel où l’entrée est règlementée.

Le 22 au matin nous levons donc l’ancre pour Rinca Sud et sa station de Ranger. Ce sera l’occasion de régulariser notre situation et de nous balader un peu à terre à la rencontre des dragons. Seulement 13km à vol d’oiseau nous sépare de notre destination mais il nous faudra plus de 10 heures pour nous y rendre… Bienvenu à Komodo avec ses vents capricieux et ses courants implacables ! Cette navigation nous aura au moins permis de tirer des bords dans le dédale d’iles de la region et de découvrir ses paysages lunaires. La promenade à terre est une petite déception. En effet la randonnée de plusieurs kilometres, à la recherche des dragons, proposée jadis par les ranger, n’est plus d’actualité. A la place ils nous emmènent tout juste sur un point de vue, à 10 minutes à peine du centre d’accueil/musée flambant neuf. Même si la vue est à couper le souffle, c’est toujours un peu frustrant de devoir suivre un parcours bien délimité qui semble avoir été conçu pour les hordes de touristes septuagénaires dont accouchent quotidiennement les bateaux de croisière. Nous nous consolons tout de même par l’observation de dizaines de dragons qui rôdent autour du bâtiment pour profiter de l’activité humaine. Bien qu’on soit loin de l’observation en milieu sauvage de Rinca Sud (malgré les dires des rangers qui nous garantissent que ces spécimens ne sont ni nourris, ni domestiqués) une telle proximité avec les reptiles nous fait vibrer. Apres ce petit interlude terrien, nous remontons sur le Scuba et mettons les voiles vers l’ouest du parc pour entamer la seconde partie de sa visite : la découverte des fonds sous-marins.

Pierre, encore lui, à bien fait ses devoirs et a étudié tous les spots de plongée du parc afin de déterminer ceux qui seront le plus adapté pour nous. Le fait que nous soyons en voilier complique un peu cette activité et ne nous permet pas d’aller où on le souhaite aussi facilement qu’avec un speed-boat. De plus, ici les mouillages sont règlementés et ne se trouve pas aux abords des spots de plongées. Il nous faut donc mettre au point une stratégie pour pouvoir nous mettre à l’eau sans mettre en danger le bateau pour autant.

La première mise à l’eau est infructueuse. Nous visions un manta point mais malheureusement point de manta sous la surface… Cette tentative nous permet tout de même de roder notre méthode de mise à l’eau : Un groupe part avec l’annexe sur le spot pendant que le second reste sur le bateau et alterne les phases de dérive dans le courant puis remontée au point initial au moteur. In fine c’est un peu le même balai qui se joue avec l’annexe. Les plongeurs remontent à l’aplomb du courant puis enchainent les apnées en se laissant dériver au-dessus de la zone d’intérêt. Le tout en gardant l’amarre de l’annexe à la main pour pouvoir remonter à bord et répéter l’opération une fois l’extrémité du spot atteinte.

La déception du manta point n’est que de courte durée car les plongées qui s’en suivent sont toutes plus incroyables les unes que les autres. Portés par une chance insolente, il semble que nous soyons toujours au bon endroit au bon moment. Alors que les conditions de courants peuvent être très difficiles ici, rendant les plongés techniques et la visibilité capricieuse, nous jouissons à chaque mise à l’eau d’un courant favorable et d’une mer limpide. Nous nous aventurons donc, sans vraiment le savoir, sur les spots réputés de Batu Bolong ou Tatawa Kecil, Caudron, tout juste armés de palme masque et tuba, alors que certains moniteurs rechignent parfois à y emmener leurs clients. Notre intrépidité est largement récompensée par les rencontres incroyables que nous faisons sous l’eau : Raies manta, thons à dents de chien, banc de carangues géante, et puis tout le bestiaire des poissons de récif classique (gueules pavé, bec de cannes, vivaneaux, nasons, sweetips et compagnie…) mais dans un format taille XXL. Notre présence semble éveiller en eux plus de curiosité que de peur et certains spécimens viennent parfois nous inspecter jusqu’à effleurer notre masque. On se sent vraiment privilégiés de pouvoir vivre de tels moments, et à aucun instant nous ne regrettons l’absence de bouteille d’oxygène dans notre dos.          ↓ Clique pour voir la vidéo complète ! ↓

Pour notre dernier mouillage dans le parc nous nous rendons dans la baie sud de Gililawa Darat. Ce sera l’occasion d’une dernière balade et d’un dernier point de vue sur le vaste archipel, surement un des derniers aussi préservés. Le park nous réserve tout de même une dernière surprise : la visite dans notre petite baie d’un couple de baleines bleues, qui viennent souffler à quelques encablures seulement du Scuba.

- Entre Flores et Lombok -

- Nuku Hiva -

Le lendemain, c’est le moment de partir. C’est avec un petit pincement au cœur que nous quittons Fatu Hiva et nos nouveaux amis. Il faut aussi dire au revoir aux copains de Magtogoek que nous retrouverons surement aux Iles de la Société. Nous levons donc l’ancre dans la matinée en direction de Hiva Oa d’abord, pour récupérer Perrine et Guillaume, puis de Nuku Hiva où nous poursuivons notre voyage. La navigation se passe bien, les alizés sont bien là et nous poussent tranquillement vers la baie de Taioha’e. 

Nous arrivons pile à l’heure pour l’anniversaire de Pierre ! En plus de sa traditionnelle pizza d’anniversaire, le chanceux aura le droit à une plongée exceptionnelle en cadeau. En effet, nous nous rendons sur le spot de la Sentinelle Est, à l’entrée de la baie, et réputé pour la présence de requins et de raies manta. À peine à l’eau, nous croisons le chemin d’un gros requin tigre. Viennent ensuite les raies manta qui se baladent par dizaines. Et enfin, clou du spectacle : le ballet des requins marteaux qui vont et viennent dans le courant au niveau de la pointe du spot. Nous arrivons à les approcher de très près. Le spectacle est impressionnant.

Nous quittons ensuite la baie de Taioha’e à la recherche de mouillages un peu plus isolés vers le nord. Nous vadrouillons donc pendant plusieurs jours entre la baie d’Anao et sa plage de carte postale, et celle de d’Hatihe’u avec son petit village. Une balade sympathique et tranquille qui nous permet de découvrir un peu plus cette ile. Avant de quitter définitivement les Marquises, il nous faut faire un dernier stop à Taioha’e afin d’avitailler en prévision de la navigation vers les Tuamotu qui durera cinq jours environ. 

Sur le chemin du retour, nous faisons une nouvelle rencontre incroyable ! Alors que nous longeons la côte, nous apercevons des jets d’eau non loin de nous. En nous approchant, nous nous rendons compte qu’il s’agit d’orques. Cette fois ce ne sont pas les orques méchant de Gibraltar, mais des orques gentils du Pacifique, donc pas de panique. Nous mettons rapidement le bateau en panne et nous mettons à l’eau un par un en nous tractant derrière le bateau. Les orques sont curieux et se rapprochent de nous. Nous, nous sommes apeurés de voir ces énormes bestioles agiter leurs mâchoires massives à quelques mètres à peine de nos jambes qui se baladent dans le sillage du Scuba. Nous ne trainons pas dans l’eau, mais l’expérience est malgré tout inoubliable ! 

Le dernier stop à Taioha’e est une formalité, et nous levons l’ancre au matin du 29 mai, en direction des Tuamotu. 
Au revoir les Marquises. Et merci pour toutes ces découvertes !

- BONUS -

Les aventures de Perrine et Guillaume

Hiva Oa

L’équipe Perrine et Guillaume restent sur Hiva Oa pour aller se balader tente sur le dos. Les fruits à profusions (pamplemousse chinois, mangue, banane, pomme cythère) et les terrains herbeux face à la mer font de cette île magnifique un vrai paradis pour bivouaquer et aller à la rencontre des Marquisiens vivant au fond des vallées. En alternant stop (super facile et génial pour admirer le paysage à l’arrière des pick-up) et marche, nous sommes passés dans des vallées portant les jolis noms de Hanaiapa, Puamau…

 

Pour atteindre celle d’Hanatekuua, nous avons marché quelques heures et découvert cette magnifique plage. Nous y avons rencontré Joseph et Christelle. Ils se construisent ici une petite maison pour cultiver le coprah (chair de coco pour en extraire de l’huile). Nous les avons aidés pendant quelques heures… Entre rassembler les cocos, les ouvrir et les mettre en sac de 20kg, nous avons vite compris la difficulté du métier !

 

Au fond de la vallée d’Hanapaaoa, nous avons découvert un hameau d’une soixantaine d’âme. Une école y est tout de même installée. La maîtresse nous a fait découvrir le jardin entretenu par les élèves et nous avons pu contribuer à financer leur projet de fin d’année en leur achetant des légumes et fruits pour notre repas du soir.

La tente plantée devant la mer, nous sommes allé admirer le coucher de soleil sur les hauteurs du village. Surprise, un tiki couronné perdu dans les fourrés ! Il reste apparemment beaucoup de tiki et marae (édifice de culte) englouti par la végétation qu’il reste à découvrir !

Nuku Hiva

L’équipe de joyeux baroudeurs Perrine et Guillaume s’en retourne avec leur sac sur le dos pour aller découvrir l’intérieur de Nuku Hiva. La première journée pluvieuse nous oblige à marcher pied nu pour éviter de glisser dans le chemin de boue nous emmenant au petit village de Hatiheu.

De retour à Taiohae après avoir traversé l’île en stop, nous assistons à un spectacle de danse marquisienne et polynésienne.  

Le haka marquisien y est superbement mise à l’honneur par le groupe Mana Haka. Leurs corps couverts de tatouages ainsi que leurs habits traditionnels nous prouvent que la culture marquisienne est toujours bien présente. Lors de cette soirée des enfants de 11 ans ont été sélectionné pour prononcer un discours en marquisien sur le thème de « la place de la culture marquisienne entre modernité et tradition ». Les enfants étaient d’une aisance remarquable et décrivaient (en marquisien) la complexité de grandir entre la mondialisation et la conservation de la culture de leur archipel (danse, chant, cuisine, habits, navigation). Pour terminer cette soirée, un groupe de danse cette fois-ci tahitien, venu de Tahiti, ont présenté leur spectacle. Sans bien comprendre pourquoi nous nous sommes retrouvés au milieu de la salle pour danser tous les deux entourés des danseurs! Coincés comme nous sommes, les mouvements de danse polynésienne furent chaotiques mais marquèrent quelques esprits, puisque deux ou trois jours après nous croisions encore des gens nous félicitant pour nos pas de danse !

Les deux jours suivant furent passés à arpenter les chemins de Nuku Hiva. A 800 mètres d’altitude, au milieu de l’île, un vaste plateau couvert de pins et de fougères à des allures de Jurassic Park ! Des chevaux ainsi que des vaches se baladent en semi-liberté. L’air y est aussi plus frais ! Les vues surplombant les baies sont superbes ! Nous découvrons les pics basaltiques de Hatiheu ainsi que les baies de Anaho et Haatuatua. La vue sur la profonde vallée de Hakaui vaut également le détour ! Se balader dans ces décors si luxuriants en plein milieu du Pacifique est assez déconcertant, surtout après avoir passé un mois à ne voir que du bleu !

 

Après ces merveilleuses digressions terrestres, il est temps de retrouver notre fière Scuba Libre et nous commençons à préparer l’avitaillement pour notre traversée vers les Tuamotu. Mais avant de partir, un ami marquisien de Guillaume, Teiki, nous invite à célébrer son anniversaire, une soirée haute en chansons !

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